Moody's a relevé jeudi de deux crans la note de la dette à long terme de l'Argentine, qui passe de Caa3 à Caa1 mais reste en catégorie spéculative, d'après un communiqué de l'agence de notation.

Javier Milei, à Buenos Aires, le 5 juillet 2025 ( AFP / LUIS ROBAYO )
L'institution justifie sa décision en citant des réformes macroéconomiques qui ont permis de faire baisser l'inflation et un retour à la croissance.
Elle estime que le risque d'un défaut de paiement ou d'une restructuration de la dette a diminué grâce à la levée progressive des restrictions de change "permettant une transition vers un régime de change plus solide, fondé sur la reconstitution des réserves internationales".
L'agence note en outre que l'économie du pays sud-américain a enregistré une croissance de 5,9 % au premier trimestre 2025, "portée par la demande intérieure et soutenue par un regain de confiance".
La note de Caa1 est assortie d'une perspective "stable".
"La désinflation a contribué à une hausse des salaires réels, tandis que le resserrement budgétaire a amélioré la disponibilité du crédit, désormais moins concurrencé par les emprunts du secteur public", précise encore Moody's.
L'Argentine bénéficie d'une tendance lourde à la désinflation depuis plus d'un an. Au printemps, en interannuel, l'inflation était à 55,9% sur 12 mois, contre 211% fin 2023, au début de la présidence de Javier Milei et des premières mesures choc d'austérité, dont une forte dévaluation de plus de 52% du peso.
En avril, le pays a reçu des prêts et aides du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) et de la Banque interaméricaine de développement (BID) de 42 milliards de dollars au total.
C'est la "reconnaissance des impressionnants progrès réalisés dans la stabilisation de l'économie" argentine et un "vote de confiance dans la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes", avait déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
En contrepartie, le gouvernement argentin avait levé une grande partie du contrôle des changes dans le pays.
Les restrictions sur l'achat de devises étrangères qui étaient en place depuis six ans ont été abolies, dont une limite d'accès à 200 dollars par mois pour les Argentins dans les transactions bancaires.
Moody's a toutefois précisé que la faiblesse des réserves extérieures de l'Argentine et les obstacles structurels aux investissements étrangers empêchent encore la note de dépasser Caa1.
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